Entre l’Algérie et les Émirats arabes unis rien ne va plus, et les Algériens l’ont appris à leur dépens après le bref et discret voyage effectué, fin mars à Abu Dhabi, par le général Abdelghani Rachedi, le patron de la Direction générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), un déplacement d’où il est revenu bredouille.
La délicate mission du patron du service secret algérien, qui a été envoyé par le chef d’état-major de l’armée et homme fort du pays, le général Said Chengriha en personne, consistait à convaincre les hauts responsables émiratis sur un sujet particulièrement sensible en Algérie, alors que le pays est au bord de l’asphyxie économique et financière.
Le général Abdelghani Rachedi a ainsi eu la délicate mission de demander aux responsables émiratis de repérer les milliards de dollars placés à Dubaï par d’anciens responsables algériens, parmi lesquels des militaires, qui ont préféré s’établir dans l’émirat dans le contexte de l’incertitude politique qui prévaut en Algérie.
Le fait que le général Abdelghani Rachedi a été par le passé attaché militaire algérien à Abu Dhabi, n’a pas aidé à l’aboutissement de sa requête auprès des responsables émiratis, dont les relations avec l’Algérie ont pris un sérieux coup de froid depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune, en décembre 2019.
Outre les reproches aux dirigeants algériens sur leurs positions hostiles aux intérêts des Émirats, en Algérie même et dans la région du Maghreb, les hauts responsables émiratis considèrent que le régime algérien dirigé par les militaires n’a pas de légitimité populaire, voire pas d’avenir.