Pour vaincre l’ennemi il n’y a de meilleure tactique que d’apprendre ses propres techniques de combat. L’Algérie qui livre depuis les années 90, une lutte acharnée contre les groupes terroristes,
n’arrive pas encore à voir le bout du tunnel. Les éléments qui formaient le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC) ayant changé de nom en 2007, pour devenir Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ont fui le pays pour installer leurs bases dans le vaste désert du Sahel. L’AQMI subsiste grâce aux rançons soutirées du kidnapping de touristes occidentaux. Ses bras armés continuent à donner du fil à retordre à l’Armée algérienne. Pourtant, malgré les moyens humains et matériels dont elle dispose, l’armée nationale populaire (ANP) ne parvient pas, 20 ans après le début de cette interminable guerre, à anéantir ces groupes souvent difficiles à localiser dans les vastes étendues de la bande sahélo-subsaharienne. Souvent pour échapper à la traque des forces de l’ANP, les éléments de l’AQMI se déguisent en nomades, ou tout simplement faussent route à leurs poursuivants grâce à leur connaissance du terrain et leur adaptation aux conditions de vie dans le sahara.
Aussi l’ANP a-t-elle décidé d’initier ses soldats aux techniques de la guérilla au Sahara. Une première promotion composée de plusieurs milliers de militaires dont une partie relevant des forces spéciales, a été récemment admise dans un centre de formation à Tamanrasset.
Les soldats retenus doivent acquérir l’aisance de se déplacer en plein désert, de jour comme de nuit, à pied ou à dos de chameaux, avec pour seul guide les étoiles. Ils doivent aussi apprendre à résister aux dures conditions climatiques des zones arides, en comptant sur l’alimentation locale. L’apprentissage des dialectes locaux, hassani, ifoghas et tergui est un élément essentiel pour communiquer avec les autochtones. Par cet ultime recours, l’ANP aura-t-elle trouvé le vrai antidote pour anéantir les groupes de l’AQMI, où alors la guerre anti-terroriste a encore de beaux jours devant elle ?