Dans le cadre de son programme d’urgence, le gouvernement a organisé au cours des premières heures de sa gouvernance le retour des déplacés internes dans les régions de Tillaberi et de Diffa, en proie aux violences des groupes armés depuis plusieurs années.
Dans la partie orientale du pays où sévit la secte Boko Haram, le village de Baroua a servi de village test pour l’opération avec le retour de quelque de 6 000 déplacés internes du village en juin dernier et elle concernera 18 autres villages.
Le Président de la République Mohamed Bazoum matérialise ainsi un engagement qu’il a réitéré lors de son discours d’investiture et qu’il a réaffirmé après la visite qu’il a effectuée du 1er au 3 juillet 2021 dans la région de Diffa. Bien plus, il a décidé de ramener les déplacés de la Région de Diffa dans leurs villages respectifs avant la fin décembre 2021.
Pour le Président de la République, le retour de ces populations est surtout motivé par une situation sécuritaire qui est déjà favorable.
Certes, les exigences matérielles ne permettent pas aux autorités nigériennes de tout faire en même temps : il s’agit, en effet, d’environ 300 villages plus ou moins grands qui vont être concernés par cette opération. Les autres villages se situant le long de la Komadougou et dans les communes de Mainé Soroa, Chétimari, Geskérou, Toumour et Bosso seront concernés par les autres phases.
Le Chef de l’Etat a instruit le Gouverneur de la région de Diffa Issa Lémine de faire la planification et de transmettre.
Pour ce qui est de la mobilisation des fonds pour le retour des déplacés internes et de la relance économique de la Région du Manga, Bazoum Mohamed a indiqué l’Etat du Niger va principalement compter sur ses propres moyens. ‘’Nous allons principalement compter sur nos forces, sur nos propres moyens. C’est à titre secondaire que nos partenaires pourraient se mobiliser pour nous aider », disait-il.
Ces opérations de retour volontaire des populations déplacées internes ont été rendues possibles grâce à un climat sécuritaire apaisé. Selon le Gouverneur de Diffa Issa Lamine, l’amélioration des conditions sécuritaires a rendu possible ce retour. « Il y a eu des opérations sur le terrain. Il y a eu des mutations au sein même des groupes terroristes et leurs capacités opérationnelles ont diminué. Nous avons installé de nouvelles forces » a-t-il laissé entendre.
En effet, note-t-on, les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) sont en train de porter des coups durs aux groupes terroriste sur les champs de bataille. Cela découle de changements opérés à certains échelons du commandement militaire depuis l’installation officielle du Président de la République Bazoum Mohamed.
En plus, les visites de proximités des autorités militaires et gouvernementales ont permis de réajuster les dispositifs sécuritaires.
A Diffa, Ce sont plus de 1 800 ménages, soit plus de 100.000 personnes rappelle-t-on, qui avaient abandonné leur village en 2015, fuyant les attaques du groupe terroriste Boko Haram. A ceux s’ajoutent plus de 130.000 ressortissants du Nigeria dont le rapatriement est projeté en accord avec les autorités nigérianes.
Au niveau de la région de Tillabéry également, le Gouverneur de cette région a supervisé, le 6 juillet, le retour de 2.411 populations du village de Gorouol. Cela intervient après la réinstallation des populations d’Anzourou le 21 mai 2021.
Le Gouverneur Ibrahim Tidjani Katiella a indiqué que c’est le Président de la République qui a instruit « de faciliter ce retour des populations dans leurs villages respectifs, en vue de leur permettre de bien préparer la campagne agricole ». (ANP)