Le gouvernement mozambicain a demandé officiellement à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) une intervention militaire contre les rebelles extrémistes dans le Nord du pays, a indiqué jeudi le ministre mozambicain de la Défense, Jaime Neto.
« La demande d’intervention de la SADC à Cabo Delgado a été formellement finalisée », a déclaré M. Neto, soulignant que le gouvernement avait envoyé mercredi un accord sur le « statut des forces », signé au Secrétariat de la SADC dans la capitale du Botswana, Gaborone.
Les insurgés liés à l’État islamique seraient de plus en plus actifs depuis 2017 dans la province de Cabo Delgado, riche en gisements gaziers.
En mars dernier, des militants du groupe Ansar al-Sunna ont pris le contrôle de la ville de Palma, à proximité d’un énorme projet gazier impliquant la compagnie pétrolière française Total et d’autres sociétés énergétiques internationales.
Cette attaque qui a fait des dizaines de victimes et poussé des dizaines de milliers d’habitants à fuir la ville, a interrompu un mégaprojet gazier de 16,8 milliards d’euros, opéré par Total.
Dans ce contexte, les chefs de la SADC ont approuvé, fin juin lors d’un sommet extraordinaire à Maputo, le déploiement de forces armées pour lutter contre les groupes extrémistes dans le Nord du Mozambique.
La SADC a également exhorté ses États membres, en collaboration avec les agences humanitaires, à poursuivre leur soutien à la population touchée par les attaques perpétrées dans la province de Cabo Delgado.
Les attaques dans le nord-est du pays ont fait plus de 2.900 morts et 800.000 déplacés, selon l’ONU.