Le Sud algérien s’est de tout temps illustré par sa proximité avec le nord du Mali, notamment du fait que le même peuple Touareg se retrouve de part et d’autre de la frontière algéro-malienne. La frontière n’a par ailleurs jamais constitué une véritable barrière entre ces proches voisins, surtout dans cette zone désertique. Les problèmes des uns se ressentent sur les autres. Mais la règle semble ne pas s’appliquer quand il s’agit de souveraineté nationale.
En janvier, les Touaregs du Mali reprenaient la rébellion et proclamaient l’indépendance de l’Azawad en début avril. Des évènements que leurs frères de l’autre côté de la frontière ont suivis avec distance, le sentiment national l’emportant sur ces liens de fraternité. Et ce n’est pas la première fois que les Touaregs d’Algérie privilégient leur appartenance algérienne à leurs liens avec les Touaregs maliens. Au fil des années, ils ont opposé des « NON » catégoriques au président français Charles De Gaulle qui leur proposait une partition du Sahara ou encore au Colonel Mouammar Kadhafi qui souhaitait la formation d’un grand état Touareg pour l’opposer à Alger. Les Touaregs d’Algérie, notamment ceux de Tamanrasset, souhaitent au contraire prendre encore plus part à la vie politique algérienne. C’est peut-être parce qu’ils ne disposent que de cinq sièges à l’Assemblée nationale et sont également peu représentés dans l’administration. Une situation qui explique leur ferveur pour les élections législatives du 10 mai, au contraire du Nord du pays où l’abstention est plutôt la règle. En attendant que les choses changent donc pour ces Touaregs patriotes, ils restent pris en tenailles entre ceux qui détiennent le pouvoir dans le Nord et les chefs des réseaux de trafic de drogue et d’armes, dans le Sud au Mali. Ces derniers qui sont de véritables relais économiques dans la région, se sont alliés, pour nombre d’entre eux, à des groupes islamistes armés.