Dioncounda Traoré dirigera le Mali pendant la période de transition jusqu’à l’organisation d’élections. C’est le résultat du bras de fer remporté par les pays de la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest) contre l’ancienne junte au pouvoir au Mali.
La nouvelle a été confirmée à la télévision publique malienne par le capitaine Amadou Haya Sanogo lui-même. Le chef de l’ancienne junte venait juste de recevoir les ministres burkinabé Djibril Bassolé et ivoirien Adama Bictogo, que la CEDEAO lui avait envoyés samedi 19 mai dernier. La question de la gouvernance pendant la transition a bloqué pendant un long moment les négociations entre la CEDEAO et les anciens putschistes. Après le coup d’Etat contre le régime d’Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier, les ex-putschistes avaient officiellement rendu le pouvoir aux civils en vertu d’un accord-cadre conclu avec la CEDEAO le 6 avril. Dioncounda Traoré, alors président de l’Assemblée nationale, avait prêté serment le 12 avril comme chef de l’Etat par intérim. Les points de vue avaient commencé à diverger puisqu’une personne devait être choisie, au terme d’une période de 40 jours, pour diriger la transition dans le pays prévue pour un an. La CEDEAO voulait maintenir à ce poste Dioncounda Traoré tandis que l’ancienne junte proposait son chef, le capitaine Amadou Haya Sanogo.
La CEDEAO, appuyée dans ce sens par l’ONU et l’Union Africaine, insistait pour que la junte se tienne en retrait par rapport au processus politique, faisant planer la menace de sanctions dans le cas contraire. Maintenant qu’une solution politique peut être envisagée avec un peu plus de sérénité, le Mali, et la sous région de l’Afrique de l’Ouest en général, devra s’attaquer au défi de la partition du pays. Car c’est la prise de contrôle de la partie nord du pays par une vague coalition de groupes armés islamistes et de rebelles touaregs qui représente aujourd’hui le plus grand défi pour le Mali.