Sept mois après la chute de Kadhafi et la fin de la guerre dans l’ancienne Jamahirya, la Libye est en train de retrouver sa place de plaque tournante de la migration subsaharienne vers l’Europe.
Avec l’amélioration de la situation sécuritaire et le retour progressif à la normale, les migrants des pays du Sahel reviennent en force. Des centaines traversent chaque jour les frontières sud de la Libye. La plupart proviennent du Niger et du Mali. D’autres arrivent du Nigeria, du Ghana et d’autres pays. Ils arrivent dans l’oasis de Sebha, avant de continuer plus au nord vers Tripoli. Cette recrudescence des entrées de subsahariens inquiète les nouvelles autorités libyennes, qui estiment à plus de 1000 les subsahariens arrivant quotidiennement sur le territoire libyen. Les autorités de Tripoli affirment être impuissantes à faire face à cette nouvelle vague de migrants, en l’absence de moyens humains et techniques adéquats. L’étendue des frontières libyennes aux confins du désert rend également leur contrôle difficile et coûteux. C’est dans ce sens que Tripoli a lancé un signal d’alarme en direction des pays européens. En particulier l’Italie, porte d’entrée des migrants africains vers l’Eldorado européen. En visite dernièrement à Rome, le ministre libyen des affaires étrangères, Achour Ben Khayyal, a prévenu les autorités italiennes et européennes du risque d’aggravation du phénomène en l’absence de mesures conséquentes. Les images de plus de 1.500 migrants africains morts noyés dans les eaux de la méditerranée en 2011, sont encore présentes dans les esprits.
Toutefois, Rome se montre prudente sur ce dossier et ne souhaite pas s’engager seule dans un programme onéreux de contrôle des flux migratoires. La réponse du chef de la diplomatie italienne, Giulio Terzi à son homologue libyen est on ne peut plus claire « l’immigration est un dossier important, urgent, qui doit être traité au niveau européen ».