La justice malienne a lancé hier une procédure pour tentative d’assassinat suite à l’agression le mois dernier du président Dioncounda Traoré. Les chefs d’accusation sont tentative d’assassinat et complicité, coups et blessures volontaires et non-assistance à personne en danger.
Cependant, sur l’ensemble des personnes entendues dans le cadre de l’enquête sur cette agression, que le procureur de la République, Sombé Théra, estime à une soixantaine, seuls trois personnes ont été inculpées et écrouées. Mais pas pour ces chefs d’accusation.
Il s’agit de Boubacar Boré, Yacouba Niaré et Mamadou Sangaré, arrêtés le 23 mai. Les charges à leur encontre ont été requalifiées pour élargir le champ des investigations. De coups et blessures sur la personne du président de la République, ils sont désormais poursuivis pour troubles graves à l’ordre. Ils sont tous trois des responsables de Yèrè wolo ton, les dignes fils en langue bambara. Cette association est membre du MP22 (Mouvement Populaire du 22 mars) et de la COPAM (Coordination des Organisations Patriotiques du Mali), deux regroupements favorables aux auteurs du coup d’état militaire et opposés au maintien au pouvoir de Mr Traoré. L’agression de ce dernier était survenue le 21 mai à ses bureaux même de Koulouba, près de Bamako. Ses agresseurs étaient des manifestants qui répondaient à l’appel des associations favorables aux auteurs du coup d’Etat militaire.
Le président malien Dioncounda Traoré conduit depuis le 22 mai la transition démocratique dans le pays pour un an en vertu d’un accord entre les putschistes et les dirigeants des pays de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest). Il est depuis le 23 mai en France. Les premiers examens médicaux qu’il y a réalisés n’ont révélé aucune lésion. Aucune date de son retour au Mali n’a encore été fixée.