Au moment où la France a réaffirmé sa détermination à « empêcher » les groupes islamistes armés de renforcer leurs positions dans le nord Mali et redouble de pression pour l’envoi d’une force africaine, les chefs d’Etat ouest africains se préparent à tenir un mini sommet samedi à Ouagadougou.
La rencontre qui sera ouverte à des représentants de la classe politique et de la société civile maliennes, devrait être axée sur la formation d’un gouvernement malien d’union nationale pour aider le pays à surmonter la crise sans précédent à laquelle il est confronté. L’annonce de ce mini sommet a été faite après un entretien du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO pour la crise malienne avec Jean Felix Pagnon, le représentant spécial de la France pour le Sahel. La CEDEAO espère parvenir à un gouvernement malien dans lequel toutes les forces politiques seraient représentées et unies autour des grands défis qui attendent le pays. Le plus important est bien évidemment de mettre fin à l’occupation du Nord du pays par les groupes islamistes armés et, accessoirement, par les rebelles touaregs. Dans une étape suivante, le gouvernement ainsi formé devra créer les conditions nécessaires pour l’organisation d’élections présidentielles pour sortir le pays de la transition. La portée du sommet de samedi montre que la CEDEAO, tout comme la classe politique et la société civile maliennes, ne fonde plus beaucoup d’espoirs sur l’actuel gouvernement de transition. Celui-ci n’a, en effet, pas su s’affirmer, notamment face à l’ancienne junte militaire.
En attendant, le médiateur Blaise Compaoré n’a pas abandonné l’idée de parvenir à une solution diplomatique. Malgré la poursuite de la destruction du patrimoine culturel malien de Tombouctou par les islamistes d’Ansar Dine, du MUJAO ou d’Aqmi, le président burkinabé prévoit d’autres rencontres avec ces groupes armés ainsi qu’avec les rebelles touaregs du MNLA.