Mali: prudence onusienne

En adoptant à l’unanimité une résolution demandant plus de détails sur l’opération militaire que la CEDEAO compte mener dans le Nord-Mali, le Conseil de sécurité de l’ONU a de nouveau montré son extrême prudence.

Sans donner son feu vert, il laisse toutefois la porte ouverte à une intervention contre les  groupes islamistes liés à Al-Qaïda.
La résolution prône des sanctions contre les individus et les groupes armés associés à Al-Qaïda et soutient la CEDEAO dans ses efforts de résolution de la crise malienne. Mais le Conseil ne se prononce pas sur une intervention militaire des Etats ouest- africains, à qui il demande plus de détails sur l’opération envisagée. Cela fait plusieurs semaines déjà que les pays de la CEDEAO sont suspendus à une décision du Conseil de sécurité de l’ONU. Et ce n’est pas pour cette fois qu’ils auront une réponse à leur requête. Bien que « soutenant pleinement » leurs efforts, la résolution du Conseil de sécurité ne leur donne pas de mandat pour déployer une force africaine contre les groupes armés qui occupent le Nord-Mali. L’ONU a bien enregistré la demande de la CEDEAO demandant l’autorisation d’intervenir militairement dans le pays. Mais elle exige des  informations supplémentaires, principalement en ce qui concerne les objectifs, les moyens et les modalités de l’intervention envisagée avant d’examiner la requête plus en profondeur. La France qui a présenté la résolution, concède que le financement de l’opération militaire de la CEDEAO devait encore être discuté. Les membres du conseil de sécurité  estiment aussi que le concept de la mission et la stratégie politique visée doivent également être approfondis.
La commission de la CEDEAO n’a pas tardé à réagir. Dans la foulée de la publication de la résolution de l’ONU, son président Kadre Desire Ouedraogo a annoncé l’envoi d’une mission d’évaluation technique vendredi au Mali. Elle y restera une dizaine de jours pour peaufiner les plans et les détails de l’opération. Les chefs des états-majors des pays de la CEDEAO se réuniront alors pour définir le concept opérationnel. Les résultats de ces travaux seront ensuite transmis à l’ONU.