La crise malienne plane sur la réunion, lundi à Alger, des chefs de la diplomatie des 5 pays de l’UMA. L’Union du Maghreb qui regroupe l’Algérie, la Tunisie, la Libye, le Maroc et la Mauritanie, entend apporter une réponse concertée aux menaces sur la sécurité dans la région.
Le contexte régional est tourmenté et la prise du nord du mali par les groupes islamistes, alliés au départ aux séparatistes touaregs, fait peser des menaces sérieuses sur toute la zone. Le fait que cette rencontre soit dédiée aux questions de sécurité, illustre l’inquiétude grandissante des Etats nord-africains par rapport à la situation chaotique au Mali. La prise de contrôle d’une importante partie du territoire malien par les groupes islamistes se réclamant d’Al Qaïda, constitue une menace sans précédent. Les inquiétudes sont d’autant plus justifiées que la menace jihadiste risque de faire tache d’huile dans toute la région. A commencer par l’Algérie voisine, qui partage de longues frontières avec le nord du Mali et qui a également une importante population touarègue, tout comme le Mali. Une situation qui a poussé l’Algérie à prendre l’initiative de cette réunion au niveau des cinq pays maghrébins. Alger craint en effet que le territoire algérien soit la prochaine cible des groupes islamistes, d’autant plus que les effectifs d’Aqmi sont en grande partie d’origine algérienne. Mourad Medelci, le chef de la diplomatie algérienne a été on ne peut plus clair à ce sujet. L’activité des groupes armés est aggravée par l’existence d’un « lien direct entre les groupes terroristes et les réseaux criminels », selon le ministre algérien. Il faut entendre par les réseaux criminels tous ces groupes armés qui écument le sahel et dont les activités vont du trafic d’armes aux enlèvements d’Occidentaux, source d’importantes devises, en passant par le trafic de drogues et de cigarettes, et le passage de migrants clandestins à travers les frontières.