Face à l’enlisement de la situation au Nord-Mali, la communauté internationale est plus que jamais divisée sur les modalités d’une intervention armée, alors que la France s’impatience de plus en plus sans toutefois vouloir prendre les devants.
Si Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française n’a pas exclu une opération qui devrait, selon lui, intervenir tôt ou tard, son collègue de la défense se montre plus circonspect. Jean-Yves Le Drian écarte une intervention à l’initiative de la France, sans toutefois exclure la participation de Paris à une opération qui ait l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU. Or les Nations unies veulent prendre toutes les précautions avant de cautionner l’envoi de la force de 3300 hommes de la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. En particulier, les moyens financiers, les modalités et les objectifs de l’intervention. L’ONU semble favorable à une stabilisation de la partie Sud avant de se lancer à la reconquête du Nord. Du côté africain, les voisins du Mali ont du mal à accorder leurs violons et, surtout, à concrétiser une action sur le terrain. Le 11 juillet, Nouakchott a réuni le CEMOC, le Comité d’état-major Opérationnel Conjoint, basé à Tamanrasset et qui réunit l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. L’objectif déclaré de la réunion était de faire le point sur la situation sécuritaire au Sahel. Un euphémisme pour désigner le chaos au Nord du Mali, livré aux mains des groupes islamistes armés. Mais le Cemoc qui n’a pas encore fait beaucoup parler de lui depuis sa création en 2010, s’est limité à un vague communiqué sur les moyens à mettre en œuvre pour aider le Mali à recouvrer sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire. Ceci, au moment où les jihadistes d’Ansar Dine et les groupes armés liés à Aqmi sont désormais seuls maîtres dans tout le Nord du Mali, après avoir chassé les séparatistes touaregs du MNLA.