Ces dernières semaines, une accélération des recrutements d’enfants par les groupes armés dans le Nord du Mali a été enregistrée. Les témoignages sont troublants.
Les écoles sont fermées et certaines d’entre elles transformées en écoles coraniques dans lesquelles les enfants sont endoctrinés. Une intense campagne de propagande est menée par les groupes islamistes dans les villes sous leur contrôle et les enfants deviennent une cible de choix. L’UNICEF a déjà tiré la sonnette d’alarme en fin de semaine dernière en révélant que 175 garçons avaient été recrutés comme enfants soldats dans la région depuis la prise en main du nord Mali par les rebelles touaregs et les groupes islamistes en mars. L’agence onusienne estime que depuis la fermeture des écoles publiques, quelque 300 000 enfants sont désormais exposés aux risques d’être recrutés et exploités dans le conflit armé. L’UNICEF n’a toutefois pas pu confirmer quels groupes ont recours aux recrutements d’enfants. Des informations révèlent que quatre camps d’entraînement ont été installés dans la région de Gao. Entre adultes et mineurs, un millier de recrues y auraient été formées au maniement des armes et suivi un entraînement paramilitaire. L’entraînement serait supervisé par des hommes du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). Une brigade, formée uniquement d’enfants âgés de 8 à 15 ans aurait été constituée à Tombouctou. La trentaine d’enfants qui la composent sont sous les ordres de Abou Zeid, l’un des plus puissants émirs d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).
L’argent jouerait également un rôle important dans le recrutement. Des salaires alléchants qui dépasseraient de loin les 66 dollars de salaire mensuel moyen au Mali, sont servis aux enfants soldats ou à leur famille.