Espagne : Remous dans l’affaire impliquant Brahim Ghali et le général Chengriha

La justice espagnole enquête sur les personnes impliquées dans l’entrée, secrètement en Espagne l’année dernière, du chef du polisario, Brahim Ghali.
L’entrée en avril 2021 du chef de la république fictive de Tindouf, à la base aérienne militaire de Saragosse, en provenance de l’Algérie, sous la fausse identité de Mohamed Benbettouche, continue de poser des problèmes au plus haut niveau du pouvoir en Espagne.
Cette opération a été coordonnée par un agent secret espagnol avec les services de renseignement algériens sous les ordres du général Saïd Chengriha. L’agent secret était habillé en civil, ont affirmé à la police nationale espagnole, l’équipe médicale et le conducteur de l’ambulance qui ont transporté Brahim Ghali.
Ces informations figurent dans un document envoyé au juge chargé de l' »affaire Ghali », Rafael Lasala. Plusieurs médias espagnols, comme La Razón, El Mundo et ABC, ont eu accès à ce document.
L’avocat de l’accusation populaire, Antonio Urdiales, a déjà demandé au magistrat Lasala d’identifier cette personne afin de savoir sous quels ordres elle avait agi.
José Ángel González Giménez, directeur adjoint des opérations (DAO) de la police nationale, a témoigné devant le juge Lasala en tant que témoin. Gonzalez Gimenez a souligné que la police n’avait contrôlé en aucune façon l’entrée de Ghali et qu’il ne savait pas que la personne qui a atterri à Saragosse était le chef du Polisario.
Il a aussi affirmé qu’il ne savait pas qu’une procédure pénale était ouverte en Espagne contre le président de la république de Tindouf pour des crimes de terrorisme, de torture et de génocide.
Les plaignants accusent Brahim Ghali de crimes commis contre des dissidents sahraouis réfugiés à Tindouf, dans l’ouest de l’Algérie.
Brahim Ghali fait toujours l’objet d’une plainte en Espagne pour « tortures » déposée par Fadel Breika, un dissident du Front Polisario naturalisé espagnol et Khadijatou Mahmoud.
Jeune femme sahraouie de nationalité espagnole, Khadijatou Mahmoud dénonce son violeur Brahim Ghali de l’avoir violée en 2010, alors qu’elle était âgée de 18 ans et encore vierge. Elle réclame toujours que justice lui soit rendue.