Au moins une trentaine de personnes ont été tuées dimanche et lundi dans des attaques de villages d’Ituri (nord-est de la République démocratique du Congo) par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées).
« Les rebelles s’en sont pris à la population » dans deux villages des alentours de Komanda: Mangusu, où 17 civils sont morts, Shauri Moya (9 morts), ainsi qu’au niveau d’un pont sur la rivière Ituri (4 morts), a indiqué David Beiza, président de la Croix-rouge du territoire d’Irumu.
Le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), un groupe de chercheurs présents dans les zones de conflits dans l’est de la RDC, a fait état en fin de journée sur Twitter d' »au moins 18 civils tués au village Mangusu (…) ce lundi ». « Les ADF sont soupçonnés », a ajouté le KST, qui ne confirmait pas à ce stade les bilans des autres attaques signalées de sources locales.
« Depuis hier, nous avons entendu des tirs d’armes légères et lourdes vers Mangusu et Shauri Moya », a confirmé Daniel Herabo, président de la société civile de la « chefferie » de Basili.
Les rebelles sont entrés, dimanche, dans Shauri Moya puis, lundi matin, dans Mangusu. « Là, les corps de certaines des 17 victimes sont ligotés, d’autres égorgés, d’autres tués par balles », a précisé M. Herabo.
Les villages attaqués sont situés à une dizaine de km de l’endroit où 14 civils ont été tués jeudi et vendredi derniers dans leurs champs par de présumés rebelles ADF, dans la chefferie voisine de Walese Vonkutu.
« Quatorze civils ont été tués dans la forêt » aux environs du village d’Otmaber où ils s’étaient rendus » pour cultiver et faire des récoltes » jeudi et vendredi, a déclaré Dieudonné Malangay, un responsable de la société civile locale.
Un militant des droits humains, Christophe Munyanderu, a confirmé le bilan de « 14 civils tués par les rebelles ADF » qui « se sont réinstallés au niveau de Apakola », un village de la chefferie de Walese Vonkutu.
Selon M. Malangay, « la majorité de victimes était de Nande », membres d’une communauté d’agriculteurs et de commerçants du territoire de Beni, au Nord-Kivu, dont « les familles sont venues récupérer les corps ».
Les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont depuis le mois de mai dernier sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui a remplacé l’administration civile par l’armée et la police.
Par ailleurs, le groupe rebelle du Mouvement du 23 mars (M23) a annoncé dimanche son retrait des villages conquis dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), « un règlement pacifique de la crise ».
Les tensions s’observent depuis plusieurs semaines dans le Nord-Kivu entre l’armée et le M23, lequel a été accusé par l’armée d’avoir abattu le 29 mars un hélicoptère onusien, tuant les huit casques bleus à bord.