Les chefs d’état-major de la CEDEAO se sont retrouvés lundi et mardi derniers à Bamako pour une réunion extraordinaire. Le conclave de Bamako avait pour but de répondre à la préoccupation majeure du Conseil de sécurité de l’ONU. Celui-ci réclame le maximum de détails avant de donner son aval à une intervention militaire de l’organisation régionale contre les groupes islamistes qui occupent le nord du Mali.
Les participants à la rencontre de Bamako sont parvenus à s’accorder sur deux des trois phases que devrait comporter l’intervention de la CEDEAO au Mali. Il s’agit de la réorganisation, l’équipement et la formation des forces maliennes d’une part, et la reconquête du Nord du pays de l’autre. En respect de la volonté du Mali, exprimée par le chef d’état-major le colonel Dahirou Dembélé, les forces maliennes seront en première ligne dans les combats. Pour leur part, les forces de la CEDEAO interviendront en appui, notamment à l’aide d’avions de combat. L’autre point concerne la sécurisation des organes de transition à Bamako. Le président Dioncounda Traoré a tenu à témoigner sa confiance en l’armée malienne en lui confiant exclusivement cette mission. En attendant, l’arsenal militaire commence à être rassemblé. Deux hélicoptères de combat de type MI23 sont arrivés en pièces détachées à Bamako à la fin du mois dernier. Dix engins blindés et des caisses de munitions et d’armes lourdes sont bloqués en transit à Conakry et à Dakar.
Malgré cette avancée, la CEDEAO est encore loin du compte. Il lui reste à déterminer l’effectif final d’hommes dont elle aura besoin pour ses opérations au Mali. Elle doit également attendre la formation du gouvernement d’union nationale qui devrait jouir de la crédibilité indispensable pour gérer les évènements à venir.