Conditions climatiques, pression démographique et rejets de déchets industriels ne sont que quelques uns des dangers qui planent actuellement sur le fleuve Niger, menaçant sa survie. Et malgré les ressources potentielles considérables qu’offre ce cours d’eau aux 9 pays qu’il traverse, aucune réaction concrète de ces derniers n’est visible à l’heure qu’il est.
La Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Niger, le Bénin, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun, font tous partie du bassin du fleuve Niger. Le fleuve est, comme il l’a toujours été dans le passé, un élément incontournable de la vie des populations vivant dans son bassin, dont le nombre avoisine aujourd’hui les 100 millions. Les données de la WWF, l’Organisation mondiale de la protection de la nature, l’illustrent parfaitement. Potentiellement, le fleuve Niger met à la disposition des populations vivant dans son bassin des terres agricoles dont la superficie est estimée à 2.5 millions d’hectares, un potentiel hydroélectrique de 30 000 Gigawatt/heures, 7.5 tonnes de poisson exploitable par kilomètre de cours d’eau et par an ainsi qu’une voie de communication navigable sur 3 800 kilomètres. La valeur écologique du fleuve est également considérable. Il compte 266 espèces de poissons d’eau douce, dont 20 sont spécifiques à cette région, ainsi que 35 aires d’importance pour diverses espèces d’oiseaux d’eau.
Tout cela est sur le point de disparaître. La WWF estime que les 3% de croissance démographique par an devraient faire doubler la population du bassin du fleuve Niger d’ici 2025, faisant croître encore plus la pression démographique. Depuis 1980, le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad se sont regroupés dans une organisation baptisée ABN (Autorité du Bassin du Niger). L’objectif était de lutter pour la préservation de cet espace, mais peu de succès ont été enregistrés à l’actif de l’ABN. L’incapacité des pays de la région à préserver le fleuve Niger s’ajoute à l’échec de l’exploitation optimale de son potentiel.