Le chef de la junte au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a signé lundi au Qatar un accord avec une quarantaine de factions rebelles sur l’ouverture d’un dialogue national pour la paix le 20 août à N’Djamena, auquel deux importants groupes rebelles ont refusé de participer.
« Ce 8 août est un jour historique pour le Tchad et les Tchadiens », a déclaré à Doha Mahamat Idriss Déby, saluant un accord qui selon lui délivre le pays des « démons de la guerre fratricide » et « répare les fissures du passé ».
L’arrangement, qui prévoit notamment un « cessez-le-feu général » entre les autorités et les groupes signataires, censé ouvrir la voie au retour à un pouvoir civil, a été qualifié de « moment clé pour le peuple tchadien » par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui s’est exprimé dans une vidéo diffusée lors de la cérémonie officielle à Doha.
M. Guterres a néanmoins insisté sur le fait que ce dialogue devait être « inclusif » pour pouvoir réussir.
Depuis cinq mois, divers acteurs tchadiens négocient sous l’égide du Qatar pour mettre fin à des décennies d’instabilité dans ce pays de 16 millions d’habitants qui a connu plusieurs coups d’Etat.
Le Tchad, membre du G5 Sahel, est considéré comme un partenaire clé dans la lutte antijihadiste menée en Afrique centrale et de l’Ouest.
La junte tchadienne s’engage dans l’accord à assurer la sécurité des membres des groupes rebelles pour qu’ils participent au dialogue national.
Au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles en avril 2021, son fils, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, avait été proclamé président à la tête d’un Conseil militaire de transition de 15 généraux.
Il avait aussitôt promis des élections libres et démocratiques dans un délai de 18 mois, après un « dialogue national inclusif » avec l’opposition politique et les innombrables mouvements rebelles.