Les Nations Unies ont mis en garde mardi que des millions d’enfants étaient au « bord de la catastrophe » dans la région du Sahel et dans la Corne de l’Afrique, en raison des effets combinés de la malnutrition sévère et du risque de maladies transmises par l’eau.
“A moins de recevoir une aide d’urgence, un nombre catastrophique d’enfants de la Corne de l’Afrique et du Sahel risquent de mourir”, a averti mardi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) à l’occasion de la Semaine mondiale de l’eau.
Au cours des cinq derniers mois, le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable en Éthiopie, au Kenya et en Somalie est passé de 9,5 millions à 16,2 millions, tandis que les enfants de la région du Sahel sont confrontés à de très hauts niveaux de vulnérabilité hydrique, a relevé l’agence onusienne, ajoutant que les enfants victimes de l’extrême sécheresse dans certaines régions d’Afrique sont “au bord de la catastrophe”.
Au Kenya, 23 comtés ont enregistré d’importantes hausses de prix, en particulier dans celui de Mandera, où ces derniers ont augmenté de 400%, et dans celui de Garissa, où ils ont subi une hausse de 260% par rapport à janvier 2021, a indiqué le Fonds, notant qu’en Somalie, le prix moyen de l’eau a augmenté de 85% dans le Sud-Mudug, et de 55 et 75% respectivement à Buurhakaba et Ceel Berde, par rapport aux prix de janvier 2022.
En Éthiopie, le coût de l’eau a doublé en juin dans la région d’Oromia et augmenté de 50% dans la région Somali par rapport au début de la sécheresse en octobre 2021, selon l’agence onusienne.
Dans la Corne de l’Afrique et au Sahel, plus de 2,8 millions d’enfants dans ces deux régions souffrent déjà de malnutrition aiguë sévère. Ils sont donc 11 fois plus exposés au risque de mourir de maladies transmises par l’eau que les enfants bénéficiant d’une bonne nutrition, selon l’ONU.
Environ 7,8 millions de Somaliens, soit près de la moitié de la population somalienne, sont gravement touchés par la sécheresse, a indiqué l’envoyé spécial du président somalien pour les affaires humanitaires et la réponse à la sécheresse, Abdirahman Abdul Shakur.