Le président de la transition au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui refusait sa destitution, a accepté de démissionner, mais sous sept conditions, a rapporté, dimanche, l’Agence d’information du Burkina (AIB), citant des chefs religieux et communautaires.
« Suite aux actions de médiation menées par ces chefs entre les deux rivaux, le Président Paul-Henri Sandaogo Damiba a proposé lui-même sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves », indiquent les médiateurs religieux dans une Déclaration relayée par l’agence.
Le Président Damiba a toutefois posé sept conditions, selon le média burkinabé, à savoir la poursuite des activités opérationnelles sur le terrain, la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des Forces de défense et de sécurité (FDS) engagés à ses côtés, la poursuite du renforcement de la cohésion au sein des FDS, et la poursuite de la réconciliation nationale.
Il a également exigé le respect des engagements pris avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), la poursuite de la réforme de l’Etat et la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs, selon la même source.
Le nouveau président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le Capitaine Ibrahim Traoré, « a accepté ces sept conditions », précise-t-on de mêmes sources.
Les militaires ont également annoncé l’ouverture des frontières à partir de ce dimanche 2 octobre.
Le Capitaine Traoré avait auparavant annoncé que « la situation est sous contrôle et les choses sont en train de rentrer progressivement dans l’ordre « , et a invité les citoyens à vaquer à leurs occupations et à se « départir de tout acte de violence et de vandalisme qui pourraient entacher les efforts consentis depuis la nuit du 30 septembre, notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l’ambassade de France ou la base militaire française sise à Kamboinsin ».
Samedi en fin d’après-midi, deux institutions françaises avaient déjà été prises pour cibles par des manifestants: un incendie s’était déclaré devant l’ambassade de France et l’Institut français à Ouagadougou, un autre devant l’Institut français à Bobo-Dioulasso.
Depuis 2015, les attaques régulières de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.