Au moment où les pays de la CEDEAO se préparent activement à une intervention militaire pour la libération du Nord Mali, tombé entre les mains des groupes armés liés à Aqmi, les interrogations continuent à grossir sur l’ampleur du soutien que la France compte apporter à cette intervention.
Bien qu’elle soit résolument en faveur d’une intervention conduite par les pays d’Afrique de l’ouest, la France reste plombée par le risque élevé de voir ses otages au Mali exécutés par des djihadistes déterminés. De leur côté, les ravisseurs continuent de faire pression sur Paris en menaçant de tuer les six otages. D’ailleurs, conscients de la carte sensible qu’ils ont entre les mains, les djihadistes changent constamment le lieu de détention de leurs précieux otages. Les émirs d’Aqmi sont très prudents et anticipent une opération commando pour libérer les otages. D’après les informations récoltées au Mali, les services de renseignements français sont même convaincus que les otages ont été séparés entre deux ou trois groupes de salafistes, fortement armés afin de parer à toute éventualité. Jusqu’à présent, la France à la différence de nombreux pays occidentaux, affiche sa détermination à soutenir par des moyens logistiques et matériels une intervention africaine. Pourtant, le gouvernement est soumis à une pression accrue des médias et de l’opinion française sur le sort des otages. L’Elysée ne peut pas ignorer cette dimension humaine de la crise et les jihadistes d’Aqmi en sont conscients.
Et en plus du danger que représente, pour les otages, le soutien français à l’opération militaire envisagée dans le Nord Mali, de nombreux politiques français restent dubitatifs sur l’ampleur de cette aide. Cela d’autant plus que le champ de bataille concerne une immense région désertique plus grande que le territoire français lui-même.