Une affaire aux relents de barbouzerie internationale secoue actuellement les services de renseignement français. Quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue depuis mardi 8 avril dans le cadre d’une enquête menée conjointement par la section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle de Paris et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Derrière cette tentative d’enlèvement, les enquêteurs soupçonnent une opération téléguidée depuis Alger, orchestrée par le régime du président Abdelmadjid Tebboune et du général Saïd Chengriha.
Selon les informations révélées par Le Parisien, ces quatre individus sont soupçonnés d’avoir agi sur ordre d’un agent du consulat d’Algérie à Paris, avec pour mission de kidnapper, voire d’assassiner le blogueur Amir Boukhors connu sous Amir DZ, un opposant algérien exilé en France, réfugié politique depuis plusieurs années.
Les faits remontent à la fin avril. Amir DZ aurait été enlevé par de faux policiers, qui lui auraient affirmé qu’un haut responsable algérien souhaitait s’entretenir avec lui à Amsterdam. Il aurait ensuite été drogué et enfermé dans un conteneur, avant d’être relâché, sans explication, dans une forêt durant la nuit suivante.
Le blogueur, connu pour ses positions critiques à l’égard du pouvoir algérien, aurait été ciblé dans le but de le faire taire définitivement.
Le parquet a ouvert une enquête pour des faits d’enlèvement et séquestration, association de malfaiteurs, espionnage et intelligence avec une puissance étrangère en vue de commettre des actes hostiles en France.
Les suspects, toujours en garde à vue ce jeudi, auraient reçu leurs instructions d’un diplomate en poste au consulat algérien de Créteil. Selon les services français, ce dernier serait en réalité un officier du renseignement algérien, déjà impliqué dans une précédente affaire d’espionnage visant le ministère de l’Economie français, Bercy.
Cette affaire sensible met une nouvelle fois en lumière les tensions diplomatiques entre Paris et Alger, ainsi que les méthodes opaques déployées contre les voix dissidentes établies en exil.