Le gouvernement militaire du Niger a dissous trois syndicats représentant des forces paramilitaires, dont celui des douaniers, selon un arrêté signé mardi par le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba. Cette décision fait suite aux dispositions de la « Charte de la refondation », promulguée le 26 mars dernier par la junte dirigée par le général Abdourahamane Tiani.
Le texte, qui sert de constitution provisoire après le coup d’État de juillet 2023, interdit formellement aux forces de défense et de sécurité d’exercer le droit syndical. L’article 39 de cette charte stipule que « les syndicats des forces de défense et de sécurité » ne sont plus autorisés à fonctionner, ce qui a conduit à la dissolution de trois organisations : le Syndicat national des agents des douanes (SNAD), le Syndicat national des agents des cadres des eaux et forêts (SYNACEF), et le Syndicat national des travailleurs des eaux et forêts (SNATEF).
Le Niger fait face à une situation sécuritaire complexe, avec des attaques fréquentes de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Dans ce contexte, l’armée et les forces paramilitaires, y compris les agents des douanes et des eaux et forêts, sont largement impliquées dans la lutte contre ces groupes sur différents fronts.
La « Charte de la refondation », qui régit actuellement la vie politique du pays, est le fruit des « assises nationales » tenues en février 2024, réunissant plusieurs participants civils et militaires. Ce texte, qui fixe la durée de la transition à un minimum de cinq ans, pourrait être ajusté en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire.