Réunis dimanche à Abuja au Nigeria, les dirigeants des 15 pays membres de la CEDEAO et de quelques autres pays africains, se sont finalement prononcés en faveur de l’envoi pour une durée d’un an de 3300 soldats africains au Mali.
Les chefs d’Etat ou de gouvernement de la CEDEAO et d’autres pays africains dont l’Algérie, la Mauritanie, l’Afrique du Sud, le Maroc, la Libye et le Tchad, ont insisté sur un objectif essentiel : résoudre la crise au Mali, que ce soit par les voies militaires ou diplomatiques, ces dernières étant toujours encouragées. Mais la CEDEAO reste seul maître du commandement de la force africaine et de la mobilisation des ressources, des tâches dont elle devrait s’acquitter en étroite collaboration avec l’Union Africaine et les Nations Unies. La CEDEAO fixe comme conditions sine qua non au dialogue entre les différents partis prenant part à la transition et les groupes armés non impliqués dans les activités terroristes et criminelles le respect de l’unité, de l’intégrité territoriale et du caractère laïc du Mali. Quant au recours à la force, il est clairement destiné aux réseaux terroristes dont les activités dans plusieurs pays de la région menacent la paix et la sécurité internationales. L’idée de la force internationale a été approuvée par les africains mais doit encore être validée par le Conseil de sécurité de l’ONU conformément au chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Le Conseil devrait se prononcer sur ce « Concept harmonisé des opérations pour le déploiement de la force internationale conduite par l’Afrique » entre fin novembre et début décembre prochain.
Les soldats proviendront en majorité et en nombres variables des pays membres de la CEDEAO. Le Nigeria, le Sénégal, le Burkina Faso, la Ghana ou encore le Togo sont déjà cités. Le président en exercice de la CEDEAO l’ivoirien Alassane Ouattara a affirmé en conférence de presse que des contacts avaient également été pris avec d’autres pays non membres de la CEDEAO tels que le Tchad, la Mauritanie ou encore l’Afrique du Sud.