Parmi les accords signés par le président algérien Abdelmadjid Tebboune au cours de sa visite en Russie la semaine dernière, figure l’achat d’armements et d’équipements russes pour quelque 20 milliards de dollars, un montant considéré par les observateurs occidentaux comme un don déguisé à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.
Lors de sa rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine, Abdelmadjid Tebboune a exprimé sa volonté de développer davantage les liens militaires entre l’Algérie et la Russie, au point de considérer Moscou comme le protecteur de l’indépendance de l’Algérie.
Outre la vente d’armements, la coopération militaire comprend d’autres aspects importants. Des programmes de formation conjoints sont régulièrement organisés pour les personnels militaires algériens en Russie.
Les discussions entre les deux présidents ont également porté sur des questions politiques régionales et internationales d’intérêt commun. Tebboune et Poutine ont échangé les points de vue sur des sujets tels que la situation au Moyen-Orient, la stabilité en Afrique du Nord et au Sahel.
Le déplacement de Tebboune à Moscou intervient dans un contexte particulièrement anxiogène pour le pouvoir algérien, confronté au mouvement réclamant l’indépendance de la Kabylie au nord et, ces derniers mois, aux soulèvements des mouvements de libération du sud Algérie et du peuple touareg au sud (Azawad).
Des centaines de touareg ont été arrêtés ou expulsés vers le Niger par l’armée algérienne et les milices de Wagner. Ces dernières opèrent également avec les groupes terroristes du Hezbollah libanais et le polisario dans des bases militaires algériennes.
Des développements qui s’inscrivent dans le schéma concocté par les dirigeants algériens pour étendre leur influence en Afrique en exploitant les conflits existants, les tensions ethniques et religieuses, ainsi que les conditions socio-économiques défavorables dans certaines régions.
Ils recrutent des combattants locaux et étrangers, utilisent des tactiques de guérilla, mènent des attaques terroristes et tentent d’établir des territoires sous leur contrôle.
Par ailleurs, l’Algérie veut accroître la présence de la Russie en Afrique du Nord et élargir son influence géopolitique dans toute la région. De son côté, la Russie a souvent exprimé son soutien à l’Algérie dans des questions de politique étrangère, notamment concernant les conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les deux pays ont des positions similaires sur certains sujets et se soutiennent mutuellement sur la scène internationale.