Paris : La France prête à intervenir en cas d’attaque au Niger de ses ressortissants 

La France a averti dimanche, qu’elle riposterait de manière immédiate et sans compromis à toute attaque dirigée contre ses citoyens et ses intérêts au Niger. Cela survient alors que des milliers de manifestants favorables au putsch militaire ont ciblé l’ambassade de la France dans le pays.

« Quiconque s’attaquerait aux ressortissants, à l’armée, aux diplomates et aux emprises françaises verrait la France répliquer de manière immédiate et intraitable », a averti l’Elysée. Le président Emmanuel Macron « ne tolérera aucune attaque contre la France et ses intérêts ».

Des milliers de manifestants favorables au putsch se sont rassemblés devant l’ambassade de France à Niamey. Cependant, la situation a dégénéré lorsque les forces de l’ordre ont dispersé la foule à l’aide de grenades lacrymogènes.

Certains manifestants ont été impliqués dans des actes de vandalisme lorsqu’ils ont tenté de pénétrer de force dans le bâtiment de l’ambassade. Ils ont violemment arraché la plaque portant l’inscription « Ambassade de France au Niger » avant de la piétiner sur le goudron, la remplaçant par des drapeaux russe et nigérien.

Ces événements soulèvent des questions quant à l’avenir de la coopération militaire entre la France et le Niger, et cette situation est actuellement empreinte d’incertitude.

Avec 1.500 militaires sur place, le Niger constituait jusqu’ici le pivot du dispositif antijihadiste français au Sahel, depuis le départ contraint des militaires tricolores du Mali à l’été 2022.

Sur le plan économique, peu d’entreprises françaises sont présentes au Niger à part Orano (ex-Areva).

Le groupe, spécialisé dans le cycle du combustible nucléaire et qui emploie quelque 900 salariés dans le pays, essentiellement des personnels locaux, a indiqué suivre de très près la situation de ses mines d’uranium.

Suite à ce coup d’état, les pays d’Afrique de l’Ouest ont fixé un ultimatum d’une semaine à la junte militaire au Niger pour un « retour complet à l’ordre constitutionnel », affirmant ne pas exclure un « recours à la force » si ce n’était pas le cas.

Pour l’européo, l’Allemagne a annoncé lundi, comme Paris samedi, la suspension de son aide au développement et de son appui budgétaire au Niger après le coup d’Etat militaire contre le président élu Mohamed Bazoum.

« Nous avons suspendu tous les paiements directs de soutien au gouvernement du Niger », a déclaré le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Sebastian Fischer, lors d’un point presse régulier à Berlin.

« Ce matin a été décidé de suspendre toute coopération bilatérale pour le développement », a ajouté sa collègue au ministère du Développement, Katharina Koufen.

Par ailleurs, les militaires nigériens qui ont renversé le président élu Mohamed Bazoum ont accusé lundi la France de « vouloir intervenir militairement », au lendemain d’un sommet des pays ouest-africains du Niger menaçant d’utiliser la « force » s’il n’était pas rétabli dans ses fonctions d’ici dimanche prochain.