Dégradation de la situation sécuritaire dans le Nord du Mali

Les combattants du Cadre stratégique permanent, (CSP), une coalition de groupes armés du Nord malien, se sont retirés de la ville de Léré (Nord) par crainte d’éventuels bombardements de l’armée malienne, ont confirmé plusieurs sources civiles locales ainsi qu’un porte-parole de cette coalition. 

Le CSP avait attaqué et pris le contrôle dimanche après-midi du camp militaire malien de cette ville du cercle de Niafunké, dans la région de Tombouctou, «après deux heures de combat» avec l’armée malienne. Les groupes armés rebelles affirment également avoir abattu un avion de l’armée malienne et finalement les assaillants se sont totalement retirés de Léré entre 2 et 3 heures du matin, après avoir ratissé la ville. 

Aucun bilan n’a été transmis par le CSP, ni par l’armée malienne qui avait dénoncé dans des communiqués dimanche soir et hier lundi dans la matinée, une «attaque des forces du mal contre le camp militaire de Léré», assurant être mobilisée « pour défendre ses positions et pour maintenir la sécurité des populations». 

Le 12 septembre, le CSP avait mené une attaque rapide contre la base des  Forces armées maliennes (FAMa), à Bourem, dans la région de Gao, avant de se retirer. Les deux camps avaient fait état de dizaines de morts, mais aucun bilan fiable et indépendant n’a pu être recoupé. 

Le CSP estime que ses récentes opérations au Nord du pays relèvent de la « légitime défense » et accuse l’armée malienne et ses supplétifs russes du Groupe Wagner d’avoir violé à de nombreuses reprises, au cours des derniers mois, l’accord de paix de 2015 et le cessez-le-feu qui était en vigueur. 

Officiellement, ni l’Etat malien ni les groupes armés du Nord signataires, ne se sont retirés de l’accord de paix de 2015, mais, sur le terrain, cette paix est en train de voler en éclat. 

L’attaque du camp de Léré est intervenue le lendemain de la création par le Mali, le Niger et le Burkina Faso voisins de l’«Alliance des Etats du Sahel», qui prévoit une coopération élargie pour faire face au risque terroriste mais également à « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de ces trois pays.