Paris et Washington soutiennent un déploiement des Casques Bleus au Mali. Mais, Bamako ne semble pas adhérer à ce projet. La force onusienne aurait pour mandat de relayer la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA).
La France et les Etats-Unis sont les puissances étrangères qui se sont le plus illustrées dans la reconquête du nord du Mali. C’est peut-être cela qui leur permet d’émettre des avis insistants sur l’avenir du pays ouest-africain. En tout cas, Paris et Washington prônent un déploiement onusien. Cette position a été encore bien mise en exergue à l’occasion de la visite de Joe Biden dans la capitale française : « nous sommes tombés d’accord sur le fait que la force africaine au Mali soit aussi rapidement que possible placée sous l’autorité de l’ONU », a déclaré le vice-président américain devant la presse française. Dans le même registre, François Hollande, qui partageait la tribune de presse avec M. Biden, a soutenu que l’opération « devra devenir une opération de maintien de la paix » de l’ONU. Ce qui est différent de la résolution 2085 : celle-ci stipule que la MISMA serait une force interafricaine en soutien à l’armée malienne. Mais, c’était sans compter que l’Hexagone allait brusquement entrer en guerre. D’ailleurs, jusque-là, les troupes de la MISMA ne sont pas toutes arrivées sur le territoire malien.
Quoi qu’il en soit, le ministre malien des Affaires étrangères avait radicalement rejeté l’idée de force de maintien de la paix : « aujourd’hui, nous combattons le terrorisme. La MISMA est une mission d’assistance au Mali. Si elle doit être transformée en force de maintien de la paix, il faut définir qui et qui. Maintenir la paix entre le Mali et des terroristes ? Non. Et des négociations sont hors de question », a tranché Tiéman Coulibaly. Ce qui est sûr, tous les protagonistes auront encore besoin de discuter à ce sujet.