La Banque centrale d’Égypte a fait une annonce fracassante mercredi en augmentant son taux directeur de six points pour atteindre un record de 27,25 %. Cette décision a entraîné une chute vertigineuse de la livre égyptienne, qui a perdu un tiers de sa valeur par rapport au dollar.
L’Égypte, plongée dans une grave crise économique et lourdement endettée, a déjà subi une dévaluation de sa monnaie de 50 % au cours des derniers mois. Cette décision intervient alors que le pays est en pourparlers pour obtenir de nouveaux prêts du Fonds monétaire international (FMI), qui exige une flexibilité du taux de change de la livre comme condition à son aide.
Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion de son Comité de politique monétaire, la Banque centrale a souligné l’importance de l’unification du taux de change pour réduire l’écart entre le taux officiel et celui pratiqué sur le marché noir, ce qui contribuerait à résorber les arriérés en devises.
Pendant des mois, alors que l’inflation atteignait près de 40 %, le marché noir avait atteint des sommets, atteignant même 70 livres pour un dollar. Cependant, il a brusquement chuté aux alentours du nouveau taux officiel fin février, après que les Émirats arabes unis ont injecté 35 milliards de dollars d’investissements et de dépôts dans l’économie égyptienne.
Le gouvernement mise sur ces investissements étrangers pour tenter de résoudre la crise des devises étrangères en Égypte, alors que le pays peine à rembourser sa dette extérieure, qui s’élève à près de 165 milliards de dollars.