Dans une interview diffusée le 30 mars dernier par la télévision publique algérienne, le président Tebboune a adressé plusieurs messages à un pays du Golfe sans le nommer explicitement. Il a critiqué les agissements de ce pays, les qualifiant d’illogiques et les accusant d’orgueil et de refus obstiné. Le président a déclaré que l’Algérie ne se soumettrait jamais, tout en prônant une cohabitation pacifique mais avertissant que la patience a ses limites pour ceux qui la provoquent.
Il a également mentionné la présence financière de ce pays dans divers conflits régionaux, soulignant que l’argent de cet État se retrouve dans des zones de tension telles que le Mali, la Libye et le Soudan.
Cette sortie médiatique a suscité une vive polémique en Algérie et à l’étranger, étant la première fois qu’un chef d’État utilise un langage aussi direct pour critiquer un autre État avec lequel il siège dans des organisations régionales et internationales telles que la Ligue Arabe ou l’Organisation de Coopération Islamique (OCI).
En réponse, Anwar Gargash, ancien ministre émirati des Affaires étrangères et conseiller diplomatique du président Mohammed ben Zayed, a réagi aux attaques en qualifiant les insinuations de Tebboune de non fondées et en soulignant que la sagesse dicte de ne pas répondre de manière provocatrice.
Certains analystes voient dans cette crise des enjeux complexes liés au déclin économique de l’Algérie, à sa difficulté à rivaliser avec de nouvelles puissances régionales émergentes, notamment dans le contexte africain et arabe ainsi que les rapprochements de ces derniers avec Israël. Les Émirats arabes unis, forts de leur développement économique et de leur puissance financière, sont considérés comme un modèle à suivre pour certains et un reflet des échecs de l’Algérie pour d’autres, nourrissant ainsi une animosité profonde envers ce pays.