Tchad : Le gouvernement prend des mesures contre les violences sexuelles

Face à la multiplication des cas de viols, dont un impliquant une lycéenne et un policier, le gouvernement tchadien a annoncé de nouvelles initiatives pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles.

Mardi, la présidence a publié une ordonnance visant à renforcer les mesures de « prévention » et de « répression des violences sexuelles » dans le pays. L’objectif de cette ordonnance est de mettre fin à ces actes et d’apporter une réponse plus ferme aux auteurs.

Ce document de 16 pages, largement partagé sur les réseaux sociaux, prévoit plusieurs réformes. Il demande à la justice d’étendre les types de preuves recevables, notamment en acceptant les témoignages oraux des victimes comme preuves à part entière, même en l’absence d’autres éléments matériels. Il stipule également que le consentement des filles de moins de 18 ans ne peut être pris en compte, même s’il est exprimé, et qu’une victime n’a pas besoin de se défendre physiquement pour que l’acte soit qualifié de viol. Le mariage, précise également le texte, ne justifie en aucun cas un viol.

Amina Priscille Longoh, ministre de la Femme et de la Petite enfance, s’est félicitée de cette ordonnance, soulignant qu’elle renforce la protection des femmes en donnant plus de poids aux témoignages des victimes. Elle a assuré que toute personne, quel que soit son statut social, sera poursuivie et condamnée si elle est prise en flagrant délit de viol.

Cette ordonnance intervient dans un contexte marqué par plusieurs affaires de viol largement relayées dans les médias locaux. Le dernier cas en date concerne une lycéenne de 20 ans, violée dans la nuit du 15 au 16 janvier par un commandant de la police à N’Djamena. L’officier a été arrêté, tout comme un autre policier, accusé d’avoir soutenu son collègue en publiant un message sur Facebook dans lequel il minimisait la gravité de l’acte en accusant la victime.

Le ministre de la Sécurité publique, Ali Ahmat Aghabache, a exprimé son soutien à la victime, dénonçant fermement les propos qui faisaient l’apologie du viol.

Un autre incident tragique, survenu deux semaines plus tôt, un viol collectif présumé d’une adolescente de 17 ans, après un festival culturel à N’Djamena, avait également choqué le pays.