Depuis lundi 10 mars, des combats violents opposent les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), leurs alliés burundais, ainsi que les combattants Wazalendo, aux rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda. Ces affrontements ont lieu dans la chefferie de Kaziba, située dans le territoire de Walungu, à 50 km au sud-ouest de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.
Les deux camps se battent pour le contrôle de cette région stratégique, mais, jusqu’à midi ce mardi, les informations locales font état de divergences concernant la prise effective de la zone par les rebelles ou l’armée congolaise.
Cette intensification des combats met en lumière la dimension régionale du conflit, avec des forces étrangères s’affrontant sur le sol congolais. Kaziba est un point stratégique pour tous les belligérants, et sa prise permettrait au M23 de renforcer sa position en rejoignant le groupe rebelle Twiraneho-Android.
Le Burundi exprime de vives inquiétudes, craignant qu’une telle coalition ne renforce également les rebelles burundais alliés au Twiraneho, opérant dans les hauts plateaux du territoire de Fizi.
L’armée congolaise partage ces préoccupations, notamment en ce qui concerne la région de Minembwe. Si cette zone venait à être prise, elle pourrait offrir un accès direct à la province du Tanganyika et à la ville d’Uvira, dans le Sud-Kivu, qui se retrouverait alors exposée à de potentielles attaques. La capitale burundaise, Bujumbura, pourrait également être menacée si Uvira tombait sous le contrôle des rebelles.