Des combattants du MAA (Mouvement Arabe de l’Azawad) ont fait une incursion hier dimanche dans la vile de Ber, à 60 kilomètres de la ville de Tombouctou, pendant environ 4 heures avant de s’en retirer. Cet incident ravive la tension qui opposent les Arabes et les Touaregs dans cette région sans qu’aucune force neutre ne s’interpose.
Aucune information n’a filtré sur le nombre de combattants du MAA qui ont mené cette attaque, mais selon les témoins qui ont pu être joints, personne n’a été blessé. Seuls des véhicules ont été volés et des maisons et des boutiques pillées. Les combattants arabes auraient été à la recherche de biens volés par les indépendantistes touaregs du MNLA. Les soldats burkinabè de la MISMA (Mission Internationale de Soutien au Mali) présents à Tombouctou ont déclaré être au courant de l’incident mais jusqu’alors n’ont pas encore fait le déplacement à Ber.
Le mois dernier, une quinzaine de véhicules des combattants du MAA avaient fait une première incursion dans la ville. La situation dans la localité de Ber est très tendue. Les communautés arabe et touarègue continuent de s’accuser mutuellement de violences. Le MAA affirme n’avoir aucun grief contre les touaregs en général, uniquement contre les combattants du MNLA. Pourtant, ce sont bien des combattants arabes qui ont enlevé le mois dernier le fils du marabout de Ber, un touareg et depuis, ne donnent plus signe de vie.
Bien que retirés de la ville, les combattants du MAA restent postés aux alentours de la ville. La situation de défiance entre les deux factions est accentuée par le fait qu’aucun soldat malien, français ou burkinabè n’y soit déployé. Le commandant des forces burkinabè à Tombouctou a annoncé une action prochaine à Ber sans plus de précisions.