La création la semaine dernière à Kidal du HCA (Haut-Conseil de l’Azawad) par des chefs Touaregs du Nord, a été plutôt bien perçue à Bamako et pourrait amorcer ce dialogue indispensable à la réunification et à la pacification du pays. Reste encore à cette nouvelle institution à intégrer le MIA (Mouvement Islamique de l’Azawad), une dissidence du groupe islamiste Ansar Dine, et le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), les deux principaux mouvements touaregs armés.
L’initiateur et premier président du HCA est Mohamed Ag Intalla, un élu de Kidal, est considéré par les observateurs comme un modéré. Il bénéficie du soutien de chefs de factions et de notables touaregs. L’ambition de cette nouvelle initiative est de fédérer tous les groupes armés ou non qui veulent faire la paix avec Bamako. Et pour y parvenir, il balise le terrain de la meilleure des façons possibles.
Le HCA s’oppose à la revendication de l’indépendance d’une partie du Mali, à la militarisation de ses membres et une éventuelle alliance avec les islamistes. Il se pose en interlocuteur privilégié pour les discussions de paix et des contacts seraient déjà pris entre son président et la Commission Dialogue et Réconciliation récemment installée à Bamako.
Même si la création du HCA n’est pas pour l’heure une garantie d’une marche vers la paix, vu que les principaux mouvements armés touaregs n’en sont pas membres, elle n’en demeure pas moins un pas dans la bonne direction. Principalement car elle marginalise les revendications du MIA et du MNLA. Un isolement plus prononcé pourrait les amener à infléchir leur position. La déroute des islamistes n’a pas totalement réglé le problème de la partition du Mali puisque Kidal est toujours contrôlée par le MIA et le MNLA qui s’opposent à la présence de soldats maliens.