Algérie : La France n’est pas un terrain de jeu pour les services de renseignement algériens (les experts)

L’Algérie d’aujourd’hui est dirigée par un trio opaque, un président civil en façade, Abdelmadjid Tebboune , son directeur de cabinet Boualem Boualem omniprésent dans les rouages de l’État, et surtout un chef d’état-major tout-puissant, le général Saïd Chengriha, véritable maître du système.

Alors que la France se veut une terre de liberté, d’asile et de droit, elle est aujourd’hui confrontée aux agissements opaques des services du régime algérien sur son territoire. Ce qui n’était autrefois que murmures et soupçons devient désormais une réalité documentée par l’intimidation, les filatures, les tentatives de recrutement, les pressions psychologiques, les surveillances ciblées, l’enlèvement, autant d’actions menées dans l’ombre par des agents agissant pour le compte d’un régime autoritaire.

Des militants franco-algériens, des journalistes d’opposition et même des citoyens sans engagement partisan ont rapporté avoir été approchés, intimidés, voire harcelés. Certains reçoivent des appels anonymes, d’autres voient leur famille restée en Algérie faire l’objet de pressions. D’autres encore sont la cible de campagnes de dénigrement en ligne orchestrées depuis l’étranger.

Selon les analystes occidentaux, c’est surtout le général Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), qui incarne la colonne vertébrale du système. Sous sa direction, les services de renseignement algériens, issus du redéploiement du DRS en plusieurs structures, poursuivent une stratégie de contrôle extraterritorial. Cette stratégie vise particulièrement la diaspora algérienne en Europe, perçue à la fois comme une menace politique et un levier d’influence.

Tout en affirmant défendre les intérêts de la France, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est tenu par l’Algérie pour principal responsable de la montée des tensions entre les deux pays.

La souveraineté de la France ne se négocie pas. Elle implique la fermeté face à toute ingérence étrangère, qu’elle soit économique, numérique ou sécuritaire, d’après les observateurs.

Pour l’Etat français, ce n’est ni un appel à la rupture diplomatique, ni un discours hostile à un peuple algérien qui aspire, lui aussi, à la liberté.