L’armée nigériane a lancé hier jeudi sa plus grande plus grande offensive militaire depuis 2009 contre les islamistes de Boko Haram pour les déloger des zones qu’ils contrôlent dans l’Etat de Borno, dans le Nord-est du pays.
Cette offensive mobilise plusieurs milliers de soldats, des avions ainsi que des hélicoptères de combat ont également été déployés, des bombardements aériens n’étant pas exclus. Les opérations se déroulent dans l’Etat de Borno, mais devraient s’étendre jusque dans les Etats voisins de Yobe et Adamawa. Ce déploiement de l’armée survient après la revendication dans une vidéo par Abubakar Shekau, le chef présumé de Boko Haram, de deux attaques meurtrières le 16 avril et le 7 mai derniers dans l’Etat de Borno. Ces attaques ont été considérées comme une déclaration de guerre par le président nigérian Goodluck Jonathan qui avait déclaré mardi dernier l’Etat d’urgence dans les trois Etats où s’est déployée l’armée. Officiellement aucun détail sur les opérations en cours n’a été divulgué par l’Etat-major de l’armée mais une source anonyme militaire a annoncé une attaque de camps terroristes dans le parc naturel de Sambisa, dans le nord de l’Etat de Borno.
En 2009, après sa dernière opération de pareille envergure, l’armée nigériane était parvenue à un arrêt des activités des insurgés pendant une année. Mais le succès pour le pays, qui est déterminé à débarrasser ses zones frontalières des bases terroristes qui s’y trouvent, est loin d’être garanti. Les islamistes y sont mieux implantés que jamais et l’armée nigériane, à la limite de ses capacités selon un ancien ambassadeur américain au Nigéria, ne peut davantage surveiller ses frontières qu’elle ne le fait actuellement. Et ces frontières poreuses, surtout celles avec le Cameroun, le Tchad et le Niger, permettent une libre circulation des armes et des personnes. Ce qui donne des sources d’approvisionnement et des portes de sortie aux islamistes.