Egypte : Visé par de nouvelles accusations, Ahmed al-Tantawi fait un pas vers la liberté, deux vers la répression

L’opposant égyptien Ahmed al-Tantawi est de nouveau interrogé à l’approche de sa libération, selon son avocat.

Ahmed al-Tantawi, figure de l’opposition égyptienne et ancien candidat à la présidentielle, a été entendu dimanche dans le cadre de deux nouvelles affaires judiciaires, alors qu’il devait être libéré d’ici quelques semaines. C’est ce qu’a déclaré son avocat, Khaled Ali.

Selon ce dernier, M. Tantawi fait désormais face à de nouvelles accusations, dont l’« incitation à commettre un acte terroriste » et l’appel à manifester contre la guerre à Gaza en octobre 2023. L’opposant rejette fermement ces charges.

Député jusqu’en 2020, Tantawi avait été condamné à un an de prison pour des irrégularités constatées durant sa campagne à l’élection présidentielle de décembre 2023. Ce scrutin, largement remporté par le président Abdel Fattah al-Sissi avec près de 90 % des voix, avait suscité de nombreuses critiques.

La nouvelle enquête intervient alors que l’échéance de sa peine approche : il pourrait sortir de prison dès le 26 mai, en attendant l’issue des nouvelles procédures, a précisé son avocat.

Des ONG de défense des droits humains dénoncent régulièrement ce qu’elles appellent une « politique de la porte tournante » en Égypte : au lieu de libérer les détenus, les autorités leur infligent de nouvelles accusations pour prolonger leur détention.

Le Caire fait depuis des années l’objet de vives critiques pour son bilan en matière de droits humains. Des ONG estiment que des dizaines de milliers de prisonniers politiques sont toujours incarcérés, souvent dans des conditions très dures.