Le régime militaire au Mali a annoncé, mercredi 8 mai, la suspension « jusqu’à nouvel ordre » de toutes les activités des partis politiques et associations à caractère politique, invoquant des « raisons d’ordre public ». Le décret, signé par le général Assimi Goïta, a été lu à la télévision nationale.
Cette décision intervient alors qu’une nouvelle coalition d’opposition appelle à la mobilisation contre la possible dissolution des partis et pour un retour à l’ordre constitutionnel. Formée par une centaine de partis, cette coalition réclame la fin de la transition militaire d’ici au 31 décembre 2025 et un calendrier clair pour la reprise du processus démocratique.
Cette suspension s’inscrit dans une série de mesures de plus en plus autoritaires prises par les militaires depuis leur prise de pouvoir à la suite de deux coups d’État, en 2020 et 2021. Fin avril, les autorités avaient déjà abrogé la loi encadrant les partis, renforçant les craintes d’une suppression pure et simple du pluralisme politique. En 2024, une précédente suspension de trois mois des activités partisanes avait déjà été décrétée.
Une concertation nationale organisée récemment à Bamako, largement boycottée par l’opposition, a recommandé la suppression des partis politiques ainsi que la désignation du général Goïta comme président pour un mandat de cinq ans renouvelable, sans élection.
Le Mali, plongé dans une grave crise sécuritaire depuis 2012, voit son espace démocratique se réduire de plus en plus. La Constitution de 1992, tout comme la nouvelle loi fondamentale promulguée en 2023, garantit les libertés d’expression, d’association et le multipartisme.
