La tension entre la France et l’Algérie s’intensifie. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé lundi que la France répondrait « de manière immédiate, ferme et proportionnée » à la décision jugée « brutale » et « incompréhensible » de l’Algérie d’expulser de nouveaux fonctionnaires français.
« Le départ d’agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable », a déclaré M. Barrot lors d’un point-presse à Pont-l’Évêque, ajoutant que cette décision allait à l’encontre des intérêts des deux pays. Il a déploré un nouvel épisode dans une relation bilatérale déjà fortement dégradée.
Selon des sources diplomatiques françaises, les autorités algériennes ont convoqué dimanche le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger pour exiger le départ de plusieurs agents français en poste temporaire. Le nombre de personnes concernées et les délais d’exécution n’ont pas été précisés.
Ce nouvel épisode s’inscrit dans une série d’actes de réciprocité diplomatique. En avril, Alger avait expulsé douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur, invoquant une réponse à l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien. Paris avait réagi en expulsant douze agents consulaires algériens et en rappelant son ambassadeur, Stéphane Romatet, pour consultation.
Jean-Noël Barrot a reconnu que les relations franco-algériennes restent actuellement « totalement gelées », et ce, malgré l’importance stratégique des liens entre les deux pays, notamment sur les plans migratoire, énergétique et sécuritaire.
Cette crise diplomatique s’inscrit également dans un climat de tensions croissantes entre le régime militaire algérien et certains membres du gouvernement français dont le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau.