France : Le régime algérien derrière l’enlèvement « Amir DZ »

Quatre hommes ont été mis en examen ce vendredi à Paris et placés en détention provisoire. Ils sont soupçonnés d’avoir participé à l’enlèvement, en avril 2024 en région parisienne, d’Amir Boukhors, opposant au régime algérien du président Abdelmadjid Tebboune, a annoncé le parquet national antiterroriste (Pnat).

Selon plusieurs sources proches du dossier, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, mène une lutte contre les opérations clandestines des services de renseignement algériens sur le territoire français.

Cette offensive vise à freiner l’ingérence croissante du régime militaire d’Alger, accusé de mener une politique de harcèlement et de neutralisation des opposants exilés en Europe.

Sous l’impulsion du ministre, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a intensifié ses efforts pour identifier, arrêter ou expulser les agents infiltrés opérant sous couverture diplomatique, notamment ceux rattachés au service de renseignement extérieur algérien, le DGDSE.

Amir Boukhors, connu sous le pseudonyme « Amir DZ », très actif sur les réseaux sociaux, avait été enlevé le 29 avril en banlieue parisienne. Il avait été relâché deux jours plus tard, le 1er mai.

Trois personnes, dont un agent consulaire algérien, avaient déjà été mises en examen à la mi-avril pour arrestation, enlèvement et séquestration en lien avec une organisation terroriste.

Les quatre nouveaux suspects, âgés de 32 à 57 ans, ont été présentés vendredi à un juge antiterroriste. Ils sont désormais poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste, ainsi que pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivi de libération, en lien avec une entreprise terroriste.

Selon des sources, ces individus auraient été arrêtés mardi en région parisienne. Ils sont considérés comme des exécutants, agissant contre rémunération et sans motivation politique apparente.

L’enquête, dirigée par la DGSI, met également en cause un ancien haut responsable de l’ambassade d’Algérie à Paris, identifié comme S. S., présenté comme un sous-officier du service de renseignement algérien de la DGDSE, âgé de 36 ans. Il aurait opéré en France sous couverture diplomatique en tant que premier secrétaire de l’ambassade.

Selon des éléments recueillis dans l’enquête, la « neutralisation » des opposants au régime algérien sur le sol européen serait orchestrée par le haut commandement militaire algérien, dirigé par le général Saïd Chengriha, véritable chef de l’Etat en Algérie.