Le gouvernement malien a adopté mercredi en Conseil des ministres un projet de loi octroyant au président de la transition, le général Assimi Goïta, un mandat de cinq ans, sans passer par les urnes.
Ce projet de loi s’inscrit dans la droite ligne des recommandations issues du dialogue inter-malien tenu en avril dernier. Celui-ci avait proposé que le chef de la transition devienne Président de la République pour une nouvelle phase transitoire de cinq ans.
Dans un communiqué officiel, les autorités précisent que le texte prévoit une révision de la Charte de la Transition, accordant à Assimi Goïta un mandat à partir de 2025. Cette mesure s’appuie également sur les Assises nationales de la refondation organisées en décembre 2021, qui avaient formulé 517 recommandations, dont une refonte complète des institutions avant toute élection.
Le projet doit encore être ratifié par le Conseil national de transition, l’organe législatif en charge du suivi de la période transitoire.
Récemment, une concertation nationale, largement boycottée par les principaux partis politiques maliens, a également recommandé la prorogation du mandat d’Assimi Goïta pour cinq années. Cette même concertation a plaidé pour la suspension de toutes les élections jusqu’au retour à une paix durable.
Le Mali traverse depuis plusieurs années une profonde crise politique et sécuritaire, dans un contexte de violences persistantes liées à des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou autres, soutenus par l’actuel régime militaire algérien.