Le colonel Moussa Sinko Coulibaly, ministre malien de l’Administration territoriale, pour Bamako et Bilal Ag Acherif et Algabass Ag Intalla représentant le MNLA et le HCUA ont cosigné hier soir l' »Accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali ». Cette signature, saluée par les Nations et l’Union Européenne, clos près de deux semaines d’intenses négociations à Ouagadougou.
Cet Accord établit les modalités de retour de l’armée malienne dans Kidal et va permettre la tenue de l’élection présidentielle dans le pays le 28 juillet prochain. Les soldats maliens pourront ainsi se déployer progressivement dans la région de Kidal, et ce dans les meilleurs délais. Ils seront accompagnés par la future mission onusienne Minusma qui doit garantir le respect du cessez-le-feu entre les belligérants. Les rebelles touaregs seront cantonnés sur des sites de regroupement mais conserveront leurs armes. Enfin, une « commission d’enquête internationale » sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis dans le nord du Mali doit être mise sur pied. Le désarmement complet des touaregs ne pourra se faire qu’en cas d' »accord global et définitif de paix » avec les autorités qui seront élues au terme de l’élection du mois prochain et selon un processus démobilisation, désarmement, réinsertion.
Les deux camps se sont également engagés à lutter contre le terrorisme. Reste à régler les détails techniques sur les problèmes de sécurité, le retour de l’administration, des services essentiels aux populations dans la région de Kidal et la préparation de l’élection présidentielle. Toutefois, l’accord ne fait pas mention des mandats d’arrêt lancés par la justice malienne contre des responsables du MNLA et du HCUA. Mais une source proche du dossier affirme qu’un accord non-écrit aurait été conclu pour qu’ils ne soient pas exécutés.