L’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé, mardi, l’armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner d’avoir commis, depuis janvier 2025, de nombreuses exécutions sommaires et disparitions forcées visant des hommes peuls. Ces actes se seraient produits dans le cadre d’opérations antijihadistes menées dans plusieurs régions du Mali : Douentza, Kayes, Ségou et Tombouctou.
Selon HRW, les Peuls sont souvent pris pour cibles car suspectés de soutenir les groupes islamistes armés actifs au Sahel. L’organisation affirme avoir documenté des meurtres, incendies de maisons, enlèvements, cas de torture, ainsi que de nombreuses disparitions forcées. Les enquêteurs ont recueilli des témoignages de 29 personnes, dont 16 témoins directs, ainsi que des leaders communautaires, journalistes, militants et représentants d’ONG.
HRW rappelle que Wagner, actif au Mali depuis 2021 dans la lutte contre les groupes jihadistes, a officiellement mis fin à sa mission en juin 2025. Ses troupes sont désormais intégrées à l’Africa Corps, une entité sous contrôle du ministère russe de la Défense.
L’organisation exhorte les autorités maliennes et russes à répondre de ces exactions. Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à HRW, insiste : « Les dirigeants maliens et russes peuvent être tenus responsables des crimes commis par leurs forces. »
HRW appelle aussi l’Union africaine à faire pression sur la junte malienne pour ouvrir des enquêtes indépendantes, juger les responsables et offrir des réparations aux victimes. L’ONG dit avoir saisi les ministères maliens de la Justice et de la Défense, mais n’a reçu aucune réponse.
Mali : HRW accuse l’armée et Wagner de crimes contre les Peuls depuis janvier 2025
