La ville de Biot (Alpes-Maritimes) a nommé symboliquement Christophe Gleizes, journaliste français emprisonné en Algérie depuis un mois, membre du jury de son prix littéraire 2025. Ce prix, créé en 2022, récompense chaque année un ouvrage écrit par un journaliste mêlant actualité et vécu personnel.
Lors d’une cérémonie tenue lundi matin devant la mairie, le maire Jean-Pierre Dermit a expliqué que cette décision vise à défendre « la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté tout court ». À cette occasion, les six ouvrages sélectionnés pour l’édition 2025 ont été envoyés par la poste à Gleizes, détenu à Tizi Ouzou. Parmi les livres en lice figurent *Prisonnier du désert* d’Olivier Dubois (ex-otage au Mali) et *La Meute* de Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, consacré aux Insoumis.
Bien que Christophe Gleizes ne puisse pas être contacté directement, sa famille a donné son accord pour qu’il intègre symboliquement le jury. Selon cette dernière, plusieurs courriers envoyés début juillet ne lui avaient toujours pas été remis au 20 juillet, date de la dernière visite de son avocat.
Gleizes, âgé de 36 ans, est collaborateur régulier des magazines So Foot et Society. Il a été condamné fin juin à sept ans de prison ferme par la justice algérienne, pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national ». Les autorités lui reprochent notamment des contacts avec un dirigeant de la Jeunesse Sportive de Kabylie, également cadre du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste par l’Algérie.
Cette affaire survient dans un climat diplomatique tendu entre la France et le régime militaire algérien, marqué notamment par l’expulsion réciproque de diplomates et l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale ».
Algérie : Christophe Gleizes nommé symboliquement juré d’un prix littéraire à Biot
