L’Angola est secoué par une vague de violence meurtrière. Selon un communiqué de la présidence publié mercredi, au moins 22 personnes ont perdu la vie et plus de 1 200 manifestants ont été arrêtés lors des émeutes déclenchées cette semaine par l’annonce de la hausse du prix du carburant.
Les troubles ont débuté lundi dans la capitale Luanda avant de s’étendre à six autres provinces du pays. En deux jours, 197 personnes ont été blessées, d’après les autorités, qui ont également signalé des pillages de commerces et des destructions de véhicules. Face à la situation, l’armée a été déployée pour rétablir l’ordre, dans un contexte qualifié d’« insécurité généralisée ».
Ces manifestations font suite à la décision du gouvernement angolais de supprimer les subventions sur le diesel, provoquant une hausse de plus de 30 % du prix à la pompe. Cette mesure a immédiatement entraîné une flambée des tarifs des transports, en particulier ceux des minibus, utilisés quotidiennement par des millions d’Angolais.
Dans ce pays riche en pétrole, dirigé depuis 1975 par le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), les autorités sont régulièrement accusées de réprimer violemment toute contestation. L’organisation Human Rights Watch a d’ailleurs dénoncé un usage disproportionné de la force lors des premiers rassemblements survenus il y a deux semaines, qualifiés de largement pacifiques. L’ONG affirme que la police aurait utilisé de manière injustifiée des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et procédé à des agressions physiques contre les manifestants.
La présidence n’a pas précisé les circonstances exactes des décès, mais les événements soulignent l’intensité de la crise sociale qui agite le pays, sur fond de mécontentement croissant face à la hausse du coût de la vie.
Angola : 22 morts et plus de 1 200 arrestations lors des manifestations contre la hausse du carburant
