Des représentants de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda se sont réunis jeudi à Washington pour la première fois depuis la signature d’un accord de paix fin juin. Cette rencontre marque une étape clé vers la mise en œuvre de ce texte, salué par l’Union africaine et les Nations unies comme un espoir pour une région déchirée par plus de 30 ans de conflits.
L’est de la RDC, frontalier du Rwanda et riche en ressources minières, reste le théâtre de violences récurrentes. Malgré de nombreuses trêves, la situation s’est aggravée récemment avec la prise de Goma en janvier puis de Bukavu en février par le M23, soutenu par Kigali, selon Kinshasa. Ces offensives ont causé des milliers de morts et provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes.
La réunion de Washington a rassemblé les délégations congolaise et rwandaise, ainsi que des observateurs des Etats-Unis, du Qatar et de l’Union africaine, dans le cadre du « Comité conjoint de suivi » chargé de veiller à l’application de l’accord de paix et au règlement des différends. Un communiqué conjoint indique que les discussions ont porté sur les premiers progrès réalisés depuis la signature.
Malgré une stabilisation relative du front depuis février, des affrontements sporadiques opposent encore le M23 à des milices pro-Kinshasa. Dans ce contexte, le président Félix Tshisekedi, fragilisé, cherche un soutien international. En mars, il a évoqué un possible partenariat minier avec les États-Unis, suivi en juillet par un accord de principe signé avec la société américaine Kobold Metals, spécialisée dans les métaux critiques comme le lithium.
Dans un geste d’ouverture inédit, Tshisekedi a aussi accepté de dialoguer directement avec le M23. Cette initiative a abouti à une déclaration de principes signée à Doha, réaffirmant l’engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent, du dialogue et du retour volontaire des réfugiés.
Les deux parties se sont donné jusqu’au 8 août pour entamer des négociations formelles, avec un objectif de signature d’un accord global au plus tard le 17 août. Des délais jugés ambitieux, d’autant que des points de friction subsistent, notamment sur le retrait du M23 des zones qu’il occupe.
