Le Parti des peuples africains, Côte d’Ivoire (PPA-CI), formation de l’ex-président Laurent Gbagbo, a dénoncé dimanche la garde à vue de deux de ses cadres, dont un ancien ministre, arrêtés à Abidjan dans le cadre d’une enquête sur des violences survenues début août.
Moïse Lida Kouassi, ancien ministre de la Défense (2000-2002), et Boubacar Koné, ex-ambassadeur, ont été convoqués vendredi à la préfecture de police d’Abidjan. Selon le PPA-CI, ils y sont toujours détenus, soupçonnés d’avoir orchestré des incidents dans la commune de Yopougon, dans la nuit du 1er au 2 août.
D’après le procureur de la République, un bus y a été incendié, une voiture de police endommagée et des individus armés de machettes, gourdins et cocktails Molotov ont semé le chaos. Onze arrestations ont déjà eu lieu dans ce dossier.
« On leur reproche d’être les instigateurs de ces événements », a affirmé Justin Koné Katinan, président du conseil stratégique du parti. Le PPA-CI rejette toute implication et affirme être sans nouvelles de six militants « enlevés » le même week-end.
Le parti dénonce une « opération d’intimidation » à l’approche de la présidentielle du 25 octobre. Plusieurs figures de l’opposition, dont Laurent Gbagbo, ont été écartées du scrutin après des décisions judiciaires contestées.
« Nous exigeons la libération immédiate de nos camarades et de tous les prisonniers d’opinion », a déclaré Sébastien Dano Djedje, président exécutif du PPA-CI, appelant à un dialogue politique « sincère et permanent ».
Interrogé dimanche soir sur la chaîne NCI 360, le procureur Oumar Braman Koné a rejeté toute accusation de partialité : « Les poursuites ne sont pas liées à l’appartenance politique. Il n’y a eu aucun enlèvement. Toutes les personnes concernées sont détenues dans un cadre légal. »
La veille, des milliers de militants du PPA-CI et du PDCI ont manifesté pacifiquement à Yopougon, dénonçant un « quatrième mandat » du président Alassane Ouattara et exigeant la réinscription de leurs leaders sur les listes électorales.
