Algérie: Le président Abdelmadjid Tebboune otage du général Saïd Chengriha qui accuse la France

La crise des visas avec la France illustre une fois de plus l’impuissance du président Abdelmadjid Tebboune face à son chef d’état-major, le général Saïd Chengriha.

Officiellement, le ministère des Affaires étrangères a convoqué le chargé d’affaires français après l’annonce par Paris d’une réduction d’un tiers de ses effectifs consulaires dès le 1er septembre, une mesure qui limitera drastiquement la délivrance de visas aux Algériens.

Selon des sources de renseignement algériennes, Tebboune avait envisagé de se séparer de Chengriha avec la complicité de la France, pour le limoger et le remplacer par le général Mohamed Kaidi, jugé plus loyal à l’occident et moins encombrant.

Dans son communiqué, Alger accuse la France de blocage et brandit le « principe de réciprocité ». Mais derrière ce discours, tout le monde sait que la décision n’est pas celle du président Abdelmadjid Tebboune.

Elle émane directement de l’appareil militaire, tenu d’une main de fer par le général Chengriha. Depuis plusieurs mois, le président Abdelmadjid Tebboune nourrit pourtant l’ambition de reprendre la main sur les affaires de l’Etat.

Mais le président s’est heurté à un mur : l’Etat-major a verrouillé toute tentative et Chengriha a réussi à déjouer son éviction. Résultat, non seulement il est resté en place, mais il a renforcé son emprise par ses services de sécurité et de renseignent militaires, réduisant Tebboune à un rôle encore plus effacé même lors de son apparition sur les organes médiatiques.

Dans ce bras de fer, le chef de l’Etat algérien apparaît comme un otage politique. Ses marges de manœuvre sont inexistantes et ses décisions ne sont que la façade civile d’un pouvoir militaire omniprésent, après le la chute d’un autobus de passagers dans l’oued El Harrach, transformé en égouts, où 18 personnes ont perdu la vie.

La crise des visas n’est donc pas une véritable politique étrangère conduite par la présidence, mais bien une stratégie imposée par l’armée pour maintenir la confrontation avec Paris.

Pendant ce temps, le général Chengriha consolide son autorité et s’impose comme l’homme fort incontournable du régime, alors que Tebboune, incapable d’imposer son choix, reste prisonnier d’une fonction présidentielle vidée de sa substance avec l’implication de son fils dans une affaire de drogues et surtout de cocaïne.

L’Algérie est dirigée par un état-major militaire perpétuel, tandis que son président, officiellement chef de l’Etat, n’est en réalité qu’un otage sous surveillance.