Paris : Macron et Faye affichent leur volonté de relancer les liens entre la France et le Sénégal

Après plusieurs mois de refroidissement diplomatique, le président français Emmanuel Macron et son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye ont tenu à afficher, ce mercredi, une volonté commune de relancer les relations entre la France et le Sénégal.

Les deux chefs d’Etat ont partagé, sur le réseau social X, leur ambition de reconstruire un partenariat jugé « rénové » et « équilibré », dans un contexte de recomposition des liens entre la France et ses anciens alliés africains.

« Nous avons travaillé au renouvellement de notre partenariat », a déclaré Emmanuel Macron, saluant un « excellent entretien » avec le président sénégalais. Le chef de l’Etat français a souligné un objectif de « rapprochement » entre les deux pays, après une période de tensions consécutive à l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye en avril 2024.

De son côté, le président sénégalais a salué l’opportunité offerte par cette rencontre pour réaffirmer leur volonté commune de renforcer la relation bilatérale, notamment dans des domaines clés tels que l’investissement, le commerce, la défense ou encore la sécurité.

Les discussions ont également abordé des sujets plus sensibles, comme les questions mémorielles ou les dossiers internationaux en vue du sommet Afrique-France prévu en 2026. L’un des points centraux de ces échanges fut le massacre de Thiaroye, survenu en décembre 1944, lorsque des tirailleurs sénégalais revenant d’Europe avaient été tués par les forces coloniales françaises alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs soldes.

Depuis son élection, le président Faye qui incarne une rupture politique s’est engagé à rééquilibrer les relations extérieures du pays, prônant un partenariat d’égal à égal avec toutes les puissances étrangères, y compris la France.

Ce positionnement s’est notamment traduit par le retrait, en juillet, des troupes françaises stationnées au Sénégal depuis l’indépendance en 1960. Un mouvement qui s’inscrit dans une dynamique plus large de désengagement militaire français en Afrique de l’Ouest, après des départs successifs du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad, de la Côte d’Ivoire et du Gabon.

Dans ce nouveau paysage, le Sénégal, devenu en 2024 producteur de pétrole et de gaz, entend jouer un rôle régional stratégique, tout en affirmant une souveraineté pleinement assumée sur la scène internationale.