Un glissement de terrain meurtrier, provoqué par de violentes pluies, a enseveli dimanche le village de Tarasin, dans les montagnes du Darfour, à l’ouest du Soudan. Selon un communiqué du Mouvement/Armée de Libération du Soudan (ALS/SLM), qui contrôle la zone, plus d’un millier de personnes auraient péri dans la catastrophe.
« Le village a été complètement détruit. Les premières informations font état d’un seul survivant », a précisé le SLM, dirigé par Abdulwahid Nour. Les images diffusées montrent une coulée de boue gigantesque, des habitations disparues sous des amas de terre, d’arbres arrachés et de débris. Isolée, la région est extrêmement difficile d’accès, compliquant toute tentative de secours.
Le glissement de terrain s’est produit dans le massif du Jebel Marra, une chaîne volcanique escarpée fréquemment touchée par des éboulements pendant la saison des pluies, qui atteint son pic en août. En 2018, un précédent glissement dans la localité voisine de Toukoli avait déjà fait au moins 20 morts.
Face à l’ampleur de la tragédie, le gouverneur pro-armée du Darfour, Minni Minnawi, a lancé un appel d’urgence aux Nations unies et aux ONG humanitaires. La tragédie dépasse les capacités de notre peuple, a-t-il déclaré.
Mais l’aide humanitaire peine à accéder à cette région en guerre. Depuis avril 2023, le Soudan est ravagé par un conflit entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigés par le général Mohamed Hamdan Daglo. Une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 14 millions de personnes.
Les combats se concentrent désormais autour d’El-Facher, dernière grande ville du Darfour encore tenue par l’armée. Samedi, au moins 19 personnes y ont été tuées dans des frappes aériennes. Pendant ce temps, la famine progresse et les routes vers les zones sinistrées restent impraticables. Le glissement de terrain de Tarasin vient ainsi s’ajouter à une crise humanitaire déjà qualifiée par l’ONU de « pire au monde ».
